Où c´est qu´on va aller

Petite géopolitique de Jacques Brel 2/13
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Le plus simple pour décortiquer la géopolitique de Brel est de l’aborder par oppositions, en commençant par l’opposition Est-Ouest. À l’Ouest : une Amérique très conventionnelle, appelée « pays des enfants » dans Le Diable (ça va), déjà vue dans le post précédent.  L’Amérique de Brel n’existe pas, ou plutôt n’existe plus. Dans Voir un ami pleurer il dit : « Il n’y a plus d’Amérique ». Dans Mon enfance :

Je devenais indien,
Pourtant déjà certain,
Que mes oncles repus
M’avaient volé le far west

Dans Madeleine, Brel chante « Madeleine, c’est mon Noël, c’est mon Amérique à moi », puis  « Madeleine, c’est mon horizon, c’est mon Amérique à moi » et enfin  « Madeleine, c’est mon espoir, c’est mon Amérique à moi ». Tout est dit : l’Amérique c’est un conte d’enfant (Noël) et une ligne qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on essaye d’en approcher (horizon). Ce far west, il n’y a plus que des poivrots qui peuvent y croire : l’Amérique « où c´est qu´on va aller, tu sais quand on aura du fric » et où « Tu d’viendras Rockefeller » dans Jef.

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